La Jalousie, une folie ordinaire ?
« Que celui qui n’a jamais été jaloux, que celle qui n’a jamais été jalouse, jette la première pierre ! ». Quoi de plus ordinaire, enfant, adolescent, adulte, que d’occasions d’éprouver une jalousie et pas seulement amoureuse ! Alors, la jalousie serait-elle la norme ? « Si tu n’es pas jaloux, c’est que tu n’es pas amoureux de moi »… quitte à tout faire pour le rendre jaloux.
Jusqu’où peut aller ce sentiment, plutôt ce ressentiment de la jalousie ? Jusqu’à l’obsession, là où plus rien d’autre n’existe que la douleur jalouse comme une rage de dent, la rage dedans, jusqu’à se rendre malade, jusqu’à détruire l’autre. Il n’est pas possible de raisonner le jaloux, ça se passe ailleurs, dans l’irrationalité liée à une fêlure de l’être, quand la faille que l’on a en soi devient gouffre qu’il faut à tout prix combler. Il y a toujours quelque chose qui échappe en l’autre, et plus il y a promesse de combler ce manque, plus la jalousie s’exacerbe.
Dans ce Cinépsy, on ne parlera pas que d’amour même si c’est là que la jalousie se théâtralise, en témoignent les œuvres romanesques, pièces de théâtre et films si nombreux sur le sujet ! Et pour cause, comment penser et vivre sans l’amour de soi, de l’autre, c’est notre faiblesse. Les ravages de la jalousie s’exercent aussi à tous les niveaux de la société : relations de pouvoir, de travail, relations entre les cultures, entre les religions, entre les états, les ethnies, avec ce que l’on sait des débordements meurtriers que cela occasionne. La jalousie est peut-être le mal le mieux partagé dans nos civilisations, y compris dans ses textes et ses mythes fondateurs.
Nous allons en débattre durant deux jours dans un climat espérons serein, il le sera au tour de films et de documentaires destinés à ouvrir la discussion et à nous faire réfléchir ensemble.