Dans un monde dans lequel les émotions peuvent impacter d’une manière négative les relations humaines et sociales, le philosophe « Spinoza » se démarque par la gaieté remarquable de ses écrits et ses analyses.
C’est pourquoi, je souhaiterais partager avec vous la perspective unique de la « Jalousie » qu’offre le penseur de la joie « Spinoza ».
Bien qu’elle soit qualifiée dans les dictionnaires comme une émotion secondaire représentant des pensées et sentiments d’insécurité, de peur et d’anxiété concernant la perte anticipée ou pas d’un statut, d’un objet ou d’un lien affectif ayant une importante valeur personnelle ou professionnelle. La jalousie, selon Spinoza, s’inscrit dans le cadre de sa philosophie de l’émotion et de son système éthique. Spinoza propose une compréhension très particulière des émotions, qui sont, selon lui, des états de l’âme qui résultent de l’interaction entre le corps et l’esprit, ou plutôt, des sentiments qui découlent de la manière dont nous percevons et réagissons aux événements extérieurs. Dans cette perspective, la jalousie n’est pas vue comme une émotion isolée, mais comme un type particulier de sentiment qui relève de la relation entre l’individu, son amour ou son désir, et son environnement social.
Il définit également la jalousie comme un sentiment qui résulte de notre manque de maîtrise de nos émotions et notre désir. Une émotion ou une passion qui peut nous priver de notre autonomie émotionnelle.
Quelques-unes des raisons principales pour lesquelles la jalousie peut se manifester ou se déclencher :
– Insécurité personnelle, est souvent liée à un manque de confiance en soi. Lorsqu’une personne doute de sa propre valeur ou de sa capacité à être aimée ou à être valorisée, elle peut ressentir une menace face à l’attention que l’autre accorde à quelqu’un d’autre. Ce manque de sécurité intérieure peut faire surgir un sentiment d’insécurité dans une relation ou une situation sociale personnelle / professionnelle.
– Peur de la perte de relations amoureuses ou amicales, de moyens, de privilèges ou autres. En général, cette peur se déclenche à cause de l’arrivée ou de la présence d’une tierce personne.
– Comparaison sociale à travers le besoin continu de se comparer aux autres. Lorsque nous nous sentons inférieurs ou que nous percevons que d’autres personnes ont ce que nous désirons (statut, richesse, attention, réussite), la jalousie peut se manifester.
– Attentes non satisfaites vis-à-vis d’une personne ou d’une situation. Si quelqu’un attend une certaine forme de reconnaissance ou de traitement particulier et que cela ne se réalise pas, il peut ressentir de la jalousie vis-à-vis de ceux qui semblent recevoir ce qu’il désire.
– Dans certaines cultures ou contextes sociaux, la jalousie est renforcée par des normes et des attentes sociales. Les pressions liées à la réussite, au statut social, ou à l’apparence peuvent aussi amplifier les sentiments de jalousie, particulièrement dans les sociétés où l’image et la compétition jouent un rôle majeur.
– Parfois, la jalousie peut découler d’un sentiment d’injustice ou d’inégalité, comme lorsqu’une personne se sent lésée par les privilèges ou les avantages dont jouissent les autres. C’est pourquoi Spinoza insiste sur l’importance de la raison pour se libérer des passions et des émotions négatives comme la jalousie. Il affirme que la véritable liberté consiste dans la compréhension rationnelle de nos désirs et de nos émotions. En prenant conscience de nos passions, en les comprenant et en l’analysant, nous pouvons les maîtriser et les réduire pour retrouver la paix et l’harmonie individuelle et sociale.