Rôle du groupe dans la dépression « masquée »

Si les maladies dépressives sont présentes dans toutes les sociétés, leur expression symptomatique varie culturellement, en particulier en termes d’idées délirantes. Le facteur culturel joue donc un rôle dans l’expression et la prise en charge de la dépression.
A l’origine de la dépression, la perte d’objet au lieu d’entraîner une introjection, fait appel à la projection ; un mécanisme prévalent dans le groupe. Elle est dans les vignettes cliniques évoquées à l’origine d’hallucinations et/ou de délire de persécution vécus par le patient comme une punition infligée par la communauté, rejoignant ainsi une logique dépressive.
Dans notre société, les liens communautaires demeurent puissants. En outre, le patient et son entourage disposent de croyances culturelles renvoyant à un corpus de références variées et diverses, particulièrement religieuses et magiques, expliquant des maladies, notamment mentales, ce qui lui permet d’éviter une rupture radicale de ses rapports au monde en se référant à une théorie étiologique partagée et validée par le groupe.
L’analyse du contexte culturel permet de saisir d’un côté la signification « masquée » de la dépression et d’un autre la dimension dépressive de tels symptômes psychotiques. Aussi, l’attitude thérapeutique devrait-elle tenir compte de la signification de la pathologie présentée et de sa dimension culturelle.

Pr Abdeslam BENALI
Psychiatre des hôpitaux des armées
Professeur de psychiatrie – Faculté de Médecine et de Pharmacie de Marrakech
Président de l’Amicale des Psychiatres de  Marrakech (APM)
Vice-président de la SMPPA

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